La céramique : le Raku


Pièces en Raku de Serge Audemar

"Technique japonaise utilisée depuis le XVI° siècle pour faire des bols destinés à la cérémononie du thé. [...] Cette technique bien que restant attachée à ses origines orientales par l'éthique a été développé aux USA depuis 1958 avec Paul Soldner dans des directions qui n'ont plus rien à voir avec le raku japonais.La technique consiste en la cuisson de pièces jusqu'à 900-1000° (fusion des glaçures au plomb et au borax) ces pièces sont alors retirées du four à l'aide de pinces et, encore rouge, trempées dans l'eau froide [...] ou enfumées [...] ".
Catalogue "18 Artistes et la Terre" / lexique. Galerie N. Gest 1975.


" Le Raku est le fruit d'une rencontre typiquement zen : un artisan et un lettré, une poterie paysanne et un rituel raffiné. Dans le Japon du XVI° siècle, Chojiro, fils du potier coréen Ameya, continue à fabriquer des tuiles, et semble-t-il, des bols à riz d'origine paysanne dans la tradition de sa famille coréenne. A la même époque, le Maître de Thé Sen no Rikyu élabore les règles de la Cérémonie du Thé, il trouve dans la production de Chojiro un exemple de simplicité et de naturel approprié à l'esprit zen, essence de Cha no Yu. Il commande alors à l'artisan un bol qu'il a, dit-on, lui-même dessiné.[...] Hideyoshi, dictateur militaire sensible à l'art du thé, honora la mémoire de Chojiro en accordant à son successeur Jokei un sceau d'or porteur de l'idéogramme "Raku" qui signifie "aise", "joie", "bonheur" [...] Ainsi la dynastie Raku, forte de son titre et de ses commandes officielles, se perpétue jusqu'à la 15° génération qui, de nos jours travaille encore à Kyoto."
En marge de cette lignée reconnue, d'autres potiers, poètes, peintres pratiquent cette céramique et parmi eux certains, très proches de la famille Raku, y donneront une empreinte très personnele, comme Koetsu et Kenzan. C'est précisément de la lignée des Kenzan que B. Leach, potier anglais du 20° siècle, découvrira le raku et il en transmettra dans "Le livre du potier" la connaissance élémentaire et essentielle. De cette relation publiée pour la première fois en 1945, naîtront toutes les formes actuelles et occidentales qui, à tort ou à raison, se retrouvent dans leur diversité sous le label "raku".
D'après : "les dossiers de l'argile n°1", par Camille Virot